Nemanquez pas l'exposition "Kurt-Joseph HAAS", du 04 septembre au 31 dĂ©cembre 2022 au musĂ©e d'Art Brut Ă  Montpellier. NĂ© le 7 juin 1935 Ă  Zurich, Kurt-Joseph Haas fait d’abord des Ă©tudes de commerce puis devient employĂ© dans divers grands magasins ou Ă©tablissements bancaires. MariĂ©, pĂšre de quatre enfants, il se met subitement Ă  dessiner en 1975 avec des 4minutes. Transmettre l'importance de l'art aux enfants est un moyen de s'assurer qu'ils dĂ©veloppent plusieurs types d'intelligences en mĂȘme temps. L’art est liĂ© Ă  la communication des sentiments, des idĂ©es, des Lefact-checking sert-il Ă  quelque chose ? Une Ă©tude amĂ©ricaine estime que sur une Ă©chelle de 0 Ă  5 points mesurant l'adhĂ©sion aux propositions de diffĂ©rents articles, le Aumoins cette candidature aura servi Ă  quelque chose Le retour de Manuel Valls sur la Lire la suite. CatĂ©gories Fun , Musique Étiquettes Alizee, Barcelone, Lolita, Manuel Valls. Cette professeure et ses Ă©lĂšves font une entrĂ©e trĂšs remarquĂ©e Ă  l’école en dansant sur Thriller. 28 mai 2021 par malala. Cette professeure et ses Ă©lĂšves dĂ©cident de danser en reprenant la QuestionĂ©tonnante lorsqu’on y rĂ©flĂ©chit : faut-il chercher d’abord l’efficacitĂ© alors qu’avec la priĂšre nous sommes dans l’ordre de la gratuitĂ© ? Se poser la question de l’efficacitĂ© de la priĂšre, n’est-ce pas dĂ©jĂ  douter et comme l’on dit, ĂȘtre « dĂ©sabusĂ© » A L'art nous permet d'ĂȘtre heureux ‱ Comme nous venons de le voir, l'art n'est pas une pĂąle imitation de la nature, il a une fonction philosophique et sociale indĂ©niable. Certains philosophes pensent que l'art est une cure de bonheur. Si la « dĂ©licatesse de passion », c'est-Ă -dire l'extrĂȘme sensibilitĂ© aux passions, peut nous faire Mklcc6. ï»żL'art sert-il Ă  quelque chose ? En 1917, Marcel Duchamps expose dans un salon d'art un urinoir. L'objet qu'est l'urinoir, en devenant oeuvre d'art, perd sa fonction initiale. Des lors qu'il est exposĂ© dans un salon d'art, on ne s'en servira plus pour uriner. Peut-on dire qu'il sert Ă  quelque chose ? On aurait plutĂŽt envie de dire qu'il ne sert maintenant plus Ă  rien, et que le propre des oeuvre d'art est qu'elles ne servent Ă  rien. En effet, dĂšs lors que l'on trouve une utilitĂ© Ă  une oeuvre d'art est qu'elles ne servent Ă  rien. En effet dĂšs lors que l'on trouve une utilitĂ© Ă  une oeuvre d'art, on lui fera perdre son statut d'oeuvre d'art. Par exemple si on se sert d'un morceau de musique pour donner un rythme Ă  ses mouvements, comme le font les militaires, alors on se rapporte alors au morceau de musique non plus comme Ă  une oeuvre d'art mais comme un outil, une technique, ou un instrument. Mais on peut Ă©galement Ă©couter le mĂȘme morceau de musique pour rien, sans avoir en vue quelconque action Ă  accomplir. On se rapporte alors au morceau comme Ă  l'art. Il semble donc que par dĂ©finition, l'oeuvre d'art ne serve a rien. Alors que les objets techniques servent Ă  quelque chose, c'est Ă  dire sont un moyen en vue d'une fin le marteau sert Ă  planter un clou, on ne martĂšle par pas pour marteler, l'art est une fin en soi on cherche l'art pour l'art. Mais par ailleurs, dire de l'art qu'il ne sert a rien, c'est en faire quelque chose de plaisant, distrayant, mais vain. Or, cela semble allez Ă  l'encontre de ce constat simple, Ă  savoir que toutes les civilisations ont dĂ©veloppĂ©s des arts qui leur Ă©taient propres, comme si l'art correspondait Ă  un besoin essentiel chez l'homme. Le problĂšme est donc que d'un cotĂ© le concept de l'utilitĂ© ĂȘtre un moyen en vue d'une fin semble impropre pour penser l'art, mais de l'autre il ne faut pas exclure toute idĂ©e d'utilitĂ© pour penser l'art, sans quoi on en fait une vanitĂ©. Quel concept d'utilitĂ© doit-on construire pour rendre compte de cette impression que nous avons, Ă  savoir que l'art correspond Ă  un besoin essentiel ? Partie ... Mais doit-on limiter l'art Ă  cela ? Le souci pour l'art ne satisfait-il pas autre chose que ce besoin de distinction sociale ? Que certains se servent de l'art Ă  cette fin, cela n'implique pas que l'art ne serve qu'Ă  ça. Ne peut-on dĂ©gager quelque chose comme un besoin d'art, c'est a dire un besoin qui ne pourrait ĂȘtre comblĂ© que par l'art ? >transition Partie 2 Que l'art ait un intĂ©rĂȘt en lui-mĂȘme, c'est ce que plusieurs faits laissent Ă  penser. Remarquons d'abord que l'art Ă  un caractĂšre universel qui empĂȘche de le considĂ©rer comme un luxe qui n'aurait d’intĂ©rĂȘt que pour certaines des franges de la population. Cette universalitĂ© est un fait historique des peintures rupestres rĂ©alisĂ©es Ă  l'Ă©poque prĂ©historique, jusqu'Ă  l'art contemporain si prĂ©sent dans une sociĂ©tĂ© pourtant rationnelle et soucieuse de rentabilitĂ©, l'art a toujours existĂ©. C'est Ă©galement un fait gĂ©ographique toutes les civilisations, sans exception, ont produit des chants, des dessins ou des objets, que nous pouvons assimiler Ă  l'art. Comment expliquer qu'il soit prĂ©sent de maniĂšre universelle s'il ne rĂ©pondait Ă  aucune nĂ©cessitĂ© inscrite dans la nature humaine ? >exemple et reformulation du sujet Il n'est d'ailleurs pas besoin de faire appel Ă  l'histoire de l'humanitĂ© pour trouver des preuves de ce besoin d'art et de l’intĂ©rĂȘt qu'il prĂ©sente pour chacun d'entre nous. Il suffit d'observer pour cela les jeunes enfants et l'enthousiasme qu'ils mettent Ă  fabriquer des objets, Ă  dessiner, ou Ă  produire de la musique pour comprendre qu'il existe chez eux, et donc chez nous tous, une envie profonde, voire un besoin de crĂ©er, d'inventer, de s'essayer Ă  modifier son environnement pour fabriquer des formes et des sons qui plaisent, au lieu de se contenter de celles et ceux qui existent dĂ©jĂ . >exemples pour introduire la thĂšse d'un auteur. On commence Ă  introduire l'idĂ©e qu'il existe encore un autre type de besoin Hegel explique ainsi dans l' EsthĂ©tique que c'est sois mĂȘme qu'on projette dans les Ɠuvres. Semblable, explique-t-il, au petit garçon qui jette des cailloux dans la riviĂšre et regarde les ronds formĂ©s Ă  la surface de l'eau », l'artiste admire avant tout dans ses productions une Ɠuvre qui est la sienne et dans laquelle il peut se reconnaĂźtre, ayant rendue visible sont intĂ©rioritĂ©. Plus prĂ©cisĂ©ment, se reconnaĂźtre comme auteur de ses transformations, c'est reconnaĂźtre sa capacitĂ© Ă  transformer le monde selon ses volontĂ©s, et donc se reconnaĂźtre comme individu libre. L'art rĂ©pondrait ainsi Ă  ce que Hegel nomme un besoin spirituel », par opposition aux besoins matĂ©riels, il servirait au crĂ©ateur Ă  s'exprimer et Ă  prendre conscience, Ă  travers ce qu'il fait des choses, de sa propre libertĂ©. >rĂ©fĂ©rence philosophique. Distinction entre besoin spirituel/matĂ©riel. Toutefois, Hegel reconnaĂźt qu'il n'y a pas que l'art qui permet d'assouvir ce besoin. N'importe quelle transformation de la matiĂšre, et l'art dĂ©voile simplement avec plus de clartĂ© qu'il assouvit ce besoin, n'ayant pas d'autre utilitĂ© manifeste Ă  la diffĂ©rence d'une activitĂ© technique comme couper du bois par exemple. Faut-il alors renoncer Ă  dĂ©gager un besoin qui serait spĂ©cifique Ă  l'art ? Dans la mesure oĂč l'art n'est pas seulement l'affaire des artistes, mais Ă©galement des spectateurs, on peut se tourner vers ces derniers. De quel ordre ce besoin de contempler des Ɠuvres d'art est-il ? Correspond-il Ă  un besoin d'art Ă  strictement parler ? >transition. » Vers une Nouvelle SantĂ©... Avec l'arrivĂ©e de l'Ere Nouvelle l'ĂȘtre humain saisit les TrĂ©sors de la Terre et leur utilisation pour le maintien en bonne SantĂ©. S'ils s'adaptent Ă  l'immense Mouvement des Courants Vitaux sacrĂ©s, alors les ĂȘtres humains retrouveront la SantĂ©. L'Art de la SantĂ© consiste notamment Ă  trouver la Force de GuĂ©rison dans toutes les plantes. La SantĂ© Naturelle, ça s'apprend ... Naturellement! Le vĂ©ritable Art de GuĂ©rir ne s'apprend pas. S'installer sur une Hauteur peut aider Ă  retrouver la SantĂ©. Vivre en plein air confĂšre FraĂźcheur et SantĂ©. "Fais du bien Ă  Ton corps pour que Ton Ăąme ait le dĂ©sir d'y demeurer..." - Proverbe Indien - Rechercher Sur L'art De Vivre Sain Recherche Newsletter L'Art de Vivre Sain DĂ©couvrez les Lois et les Principes de L'Art de Vivre Naturellement en Bonne SantĂ©! Archives Articles RÉCents Pages De L'art De Vivre Sain CatĂ©gories Inscrivez-Vous À La Newsletter Abonnez-vous pour ĂȘtre averti des nouveaux articles publiĂ©s. Liens L'analyse du professeur Ce sujet invite Ă  poser le problĂšme des finalitĂ©s de l’art. La question de l’utilitĂ© de l’art est en effet rĂ©currente, dans la mesure oĂč nous supposons implicitement que toute activitĂ© n’est pas Ă  elle-mĂȘme sa propre fin mais sert Ă  autre chose de la mĂȘme façon que la mĂ©decine sert Ă  soigner, soigner sert Ă  ĂȘtre en bonne santĂ©, ĂȘtre en bonne santĂ© sert Ă  bien vivre, bien vivre Ă  ĂȘtre heureux etc.. Or, l’oeuvre d’art, dans la mesure oĂč elle est destinĂ©e Ă  ĂȘtre vue, Ă  se montrer, semble se dĂ©finir par une forme de gratuitĂ© esthĂ©tique l’affranchissant de toute utilitĂ© directe dans son rapport aux autres activitĂ©s humaines, tout au moins dans un rapport utilitariste qui fait de toute chose un moyen en vue de la production d’une autre chose. DĂšs lors, si l’oeuvre d’art ne produit rien d’autre que le fait de montrer quelque chose qui ne peut avoir d’utilitĂ© instrumentale pour celui qui la contemple, il semble pourtant, par ailleurs, que le fait de contempler une oeuvre d’art procure des sensations, des idĂ©es, des impressions qui, si elles ne sont pas quantifiables trĂšs directement en termes d’utilitĂ© matĂ©rielle, sont pourtant importantes aux yeux des hommes. Tout le problĂšme sera donc de montrer que le critĂšre de l’utilitĂ© est, rapportĂ© Ă  l’art, ambigu et oblige Ă  redĂ©finir l’utilitĂ© selon un critĂšre non utilitariste. ... 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID 0_0iIg72fr-4dluLpZ6ncIs9yU0sce1exa4mVRhQGdpoHFLlr1nynQ== 1En tant que dĂ©rivĂ© du jeu, l’humour, tout comme l’art, intĂ©grerait les principes opposĂ©s de plaisir et de rĂ©alitĂ©, les espaces intrapsychiques et interpsychiques, les instances du conscient et de l’inconscient... Une analyse qui s’alimente autant des textes psychanalytiques » que de l’abondante littĂ©rature critique concernant les courants et tendances de l’art contemporain. 2Humour et art sont deux phĂ©nomĂšnes Ă©nigmatiques, en ce qu’ils opposent une rĂ©sistance Ă  toute analyse et qu’ils risquent de perdre leur attrait une fois mis Ă  nu par une explication. Un tableau de Ben Vautier l’illustre une boĂźte noire avec l’écriture BoĂźte mystĂšre Ă  l’instant oĂč elle sera ouverte elle perdra toute valeur esthĂ©tique. » 3Mais la pulsion Ă©pistĂ©mophilique dĂ©fie cette mise en garde elle nous pousse Ă  ouvrir la boĂźte noire en sachant qu’on n’y parviendra jamais complĂštement. 4Je me limiterai ici Ă  considĂ©rer l’art, que notre Ă©poque appelle plastique », comme hĂ©ritier des beaux arts. 5La question de l’humour dans l’art contemporain a pour moi un Ă©cho personnel. Si je m’interroge sur ce qui me pousse Ă  me rendre aux expositions d’art contemporain, je rĂ©ponds d’abord que j’y cherche une distraction. Je cherche Ă  ĂȘtre amusĂ©e, surprise, pour ressortir avec un bĂ©nĂ©fique chamboulement dans les idĂ©es capable de relancer ma curiositĂ© pour les rĂ©alitĂ©s du monde, de l’époque Ă  venir, de la condition humaine. Bref, je cherche une remise en cause des idĂ©es reçues, qui s’accompagne de plaisir, mĂȘme si parfois elle entraĂźne un certain effroi. En somme, tout le contraire de l’ennui de mon enfance lors des visites si rĂ©pĂ©titives aux musĂ©es et Ă©glises de l’Italie catholique. Dans ces lieux gardiens d’art ancien, Ă©minemment sĂ©rieux, les objets, telles les reliques sacrĂ©es, m’apparaissaient poussiĂ©reux, immuables, sĂ©vĂšres, mĂ©lancoliques. Dans mes souvenirs, ces temples qui conservent l’art sont des contextes oĂč l’humour et le rire sont proscrits. Que les salles de musĂ©e exposent aujourd’hui des Ɠuvres si dĂ©sacralisantes a pour moi le goĂ»t dĂ©licieux du blasphĂšme leur frĂ©quentation me procure le plaisir de la transgression. De plus, en tant que public, je m’offre le confort d’une transgression sans risque le statut officiel du musĂ©e d’art contemporain, leur appartenance au monde culturel, permettent au visiteur de se sentir quelque peu appartenir Ă  ce monde. Donc cela me procure en prime une satisfaction de nature narcissique. 6En tant que sujet contemporain, je me sens parfois Ă  la merci d’importants changements de notre Ă©poque en perpĂ©tuelle Ă©volution, en perpĂ©tuelle crise de valeurs, sans certitudes auxquelles s’accrocher. Le spectacle de l’art contemporain m’offre alors une mise en perspective de ces angoisses, d’une autre nature que celle que l’on peut atteindre par une dĂ©marche purement rationnelle. Il ouvre des perspectives inĂ©dites par la mise en relation d’élĂ©ments a priori distincts qui aboutissent Ă  un nouvel objet original. Il consent un sentiment de lĂ©gĂšretĂ© aussi inattendu sur des sujets graves ou inquiĂ©tants. 7Le rĂ©sumĂ© de ces bĂ©nĂ©fices personnels issu de la contemplation de l’art contemporain correspond aux bĂ©nĂ©fices de l’humour tels que S. Freud et quelques autres de ses successeurs les ont dĂ©crits. La remise en cause des pensĂ©es reçues voire le plaisir de la transgression proviennent de l’émergence soudaine de contenus pulsionnels dans un contexte secondarisĂ© ; le ressenti de lĂ©gĂšretĂ© face Ă  la gravitĂ© de la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure correspond au rĂŽle consolateur de l’instance parentale intĂ©riorisĂ©e qui montre au moi-enfant le cĂŽtĂ© risible de ses peurs. L’humour fonctionne comme une dĂ©fense contre la honte, la dĂ©pression, le mĂ©contentement, le dĂ©goĂ»t, le dĂ©sespoir dont l’excellence le rapproche de la sublimation, bien qu’il relĂšve plutĂŽt de l’économie narcissique le moi ne se laisse pas accabler par les calamitĂ©s de la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure. 8Humour et art sont intimement liĂ©s dans la thĂ©orie psychanalytique. Mais, pour saisir la place que l’humour a prise dans l’expression artistique contemporaine, il faut rappeler que, dans l’histoire de l’art, le comique a Ă©tĂ© exclu ou marginalisĂ©. Pour les anciens, l’humour Ă©tait thĂ©rapeutique de l’humeur par la voie de la catharsis Hippocrate pensait que dans le rire s’écoulaient les excĂšs de bile, l’humeur noire nĂ©faste Ă  l’organisme entendu comme un ensemble psychosomatique ; ce qui rejoint Aristote dans la thĂ©orie de la fonction cathartique d’un spectacle artistique notamment le théùtre. Humour et humeur ont une mĂȘme origine Ă©tymologique que la langue anglaise a conservĂ©e. 9Mais, depuis le Moyen Âge, la conception chrĂ©tienne du rire a prĂ©dominĂ© il Ă©tait du cĂŽtĂ© du mal, du satanique. L’art Ă©tait une affaire sĂ©rieuse, puisque liĂ©e Ă  la religion, puis aussi aux personnages haut placĂ©s dans la politique. Les rares exceptions d’Ɠuvres burlesques Ă©taient considĂ©rĂ©es Ă  la marge de l’art, en tant que formes mineures la caricature. 10Ce n’est que lorsque l’art se donne une tĂąche critique des valeurs, de la religion, du pouvoir Ă©tabli, des institutions y compris celles de l’art lui-mĂȘme, que les conditions propices Ă  l’utilisation de l’humour apparaissent. L’humour peut dire quelque chose de la rĂ©alitĂ© dans laquelle nous vivons et reprendre ainsi une position morale tout en restant ludique. 11La libertĂ© de reprĂ©sentation, la recherche de l’abolition des censures, l’ouverture sur l’exploration de toutes les possibilitĂ©s Ă©lĂšvent l’humour dans ses diffĂ©rentes formes au rang de catĂ©gories est prĂ©sent dans quasiment tous les courants d’art contemporain, aussi divergents les uns des autres. Nous ne choisirons que quelques exemples parmi un nombre continuellement entre art et humour le jeu12Si l’utilisation de l’humour dans l’art ne se trouve lĂ©gitimĂ©e que depuis l’époque moderne, ces deux termes relĂšvent pourtant du mĂȘme domaine tout comme la crĂ©ation artistique, naĂźt de la capacitĂ© de jouer. La particularitĂ© paradoxale du jeu est de faire coexister le principe de plaisir avec le principe de rĂ©alitĂ©. En tant que dĂ©rivĂ©s du jeu, l’humour et l’art hĂ©ritent de lui l’aptitude unificatrice et conciliatrice des opposĂ©s. 14Jouer est une premiĂšre forme de mĂ©taphorisation qui permet le passage de l’objet primaire Ă  l’utilisation d’autres objets, cheminement de la symbolisation qui aboutit au langage comme Ă©ventuellement Ă  l’expression artistique. Le jeu naĂźt de la nĂ©cessitĂ© de dĂ©passer une souffrance, et l’enfant acquiert la maĂźtrise de la situation douloureuse en apprenant par le jeu Ă  se la reprĂ©senter. Par la progressive mentalisation de l’objet, l’activitĂ© du jeu se parachĂšve dans la reprĂ©sentation de choses, puis de mots. La manipulation des reprĂ©sentations de mots a l’avantage de permettre une Ă©norme libertĂ©, dont les rĂȘves, les jeux de mots, sont des exemples. D’autre part, l’activitĂ© de jeu peut aussi aboutir au travail artistique, manipulation d’un matĂ©riau ou de sa motricitĂ© pour concrĂ©tiser des reprĂ©sentations les Ɠuvres. 15Dans Les Mots d’esprit et leur rapport avec l’inconscient, S. Freud fait dĂ©river le Witz esprit et mot d’esprit en allemand du jeu enfantin avec les mots qui reposent sur la rĂ©pĂ©tition du semblable, l’assonance, la redĂ©couverte du connu. CondamnĂ© par la conscience adulte parce que contraire Ă  la raison, le jeu avec les mots ne peut subsister qu’à condition de trouver un sens, pour rĂ©pondre aux nouvelles exigences de l’intellect. Pour ne pas renoncer Ă  ce plaisir du non-sens, pour tromper l’instance critique, l’adolescent cherche Ă  faire du sens dans le non-sens. 16S. Freud retrouve les mĂȘmes procĂ©dĂ©s du travail du rĂȘve dĂ©placement, condensation, figuration, dans ce que l’on a appelĂ© plus tard le travail de l’humour ». L’art plastique aussi peut employer les mĂȘmes procĂ©dĂ©s comme le rĂȘve, il utilise la plasticitĂ© visuelle, comme le Witz celle des mots. 17Art et humour peuvent s’analyser comme un jeu entre un contenu manifeste et un contenu espace interrelationnel18L’espace de jeu correspond Ă  une aire transitionnelle situĂ©e entre rĂ©alitĂ© psychique et rĂ©alitĂ© extĂ©rieure. Cet espace du comme si » est l’espace de l’illusion D. W. Winnicott, qui participe de l’espace culturel dont l’art est partie intĂ©grante. 19L’humour et l’art partagent la mĂȘme collocation psychique dans un entre-deux. Entre deux instances inconscient et conscient, fantasme et rĂ©alitĂ©. Mais aussi entre deux espaces l’espace intrapsychique et l’espace interpsychique. Car la capacitĂ© de jouer comporte des allers-retours entre des contenus subjectifs, inconscients, et une forme communĂ©ment partageable, secondarisĂ©e. 20L’humour comme l’art permet de rĂ©soudre aussi l’ambivalence de pulsions, il peut exprimer l’agressivitĂ© et garder les liens objectaux ; il garde les investissements narcissiques et objectaux, car, bien que relevant d’un travail essentiellement intrapsychique, il a tout de mĂȘme besoin d’un public pour ĂȘtre communiquĂ©. 21Humour et Ɠuvre d’art se forment Ă  partir d’un dĂ©sir inconscient qu’ils rĂ©alisent de façon imagĂ©e, comme le rĂȘve, le fantasme et le symptĂŽme. Mais, Ă  la diffĂ©rence de ceux-ci, ils s’ouvrent aux autres qui, du coup, pourront partager les bĂ©nĂ©fices narcissiques sans avoir dĂ©pensĂ© l’énergie nĂ©cessaire au travail artistique et-ou au travail de l’humour. 22Le public ainsi transformĂ© en complice des mĂȘmes tendances pulsionnelles exprimĂ©es peut, de surcroĂźt, se sentir appartenir au cercle des initiĂ©s. À son tour, l’approbation du public fonctionne comme miroir rĂ©assurant pour le narcissisme de l’ rire des mĂȘmes choses implique une certaine consonance de fonctionnement psychique. Si elle est absente, le public peut avoir un sentiment d’exclusion, voire de persĂ©cution, d’ĂȘtre la victime dont on rit, si l’Ɠuvre lui semble inaccessible. En tĂ©moignent ceux qui mĂ©prisent l’expression artistique contemporaine parce que, tout en percevant l’existence d’une dimension transgressive et-ou humoristique, elle leur quoi se moque l’art ?23Bien que les prĂ©misses soient prĂ©sentes dans plusieurs courants artistiques, l’on peut faire remonter au dadaĂŻsme et au ready-made de M. Duchamp le dĂ©but d’un positionnement humoristique de l’art sur lui-mĂȘme. 24Un ready-made est un objet dĂ©signĂ© comme Ɠuvre par l’artiste et par son public. Ainsi, un urinoir renversĂ© porte pour titre Fontaine. D’abord, l’ensemble surprend, le titre contraste et confĂšre une perspective nouvelle Ă  ce qui est perçu visuellement. Les associations d’idĂ©es se portent sur le renversement de situation oĂč le flux de l’urine, eau sale, entre dans le rĂ©ceptacle de l’urinoir, alors que, de façon opposĂ©e mais analogue, l’eau propre jaillit d’une fontaine Ă  laquelle est associĂ© communĂ©ment le geste de s’abreuver. Fantasme phallique-urĂ©tral du petit garçon qui a donnĂ© forme Ă  certaines sculptures ornant les fontaines baroques. Mais un renversement analogue dans un autre domaine s’opĂšre ici un objet rĂ©putĂ© vulgaire non seulement parce que reproductible, fabriquĂ© en sĂ©rie, mais aussi en raison de sa fonction, est Ă©lu au rang d’objet d’art, entrant soudainement dans le royaume du sublime. 25L’effet de surprise a sa fonction dans l’humour pendant un instant, l’Ɠuvre nous sidĂšre, nous restons hĂ©sitants. Comprendre l’humour nĂ©cessite la suspension de la morale, de la critique intellectuelle. Nous partageons la mĂȘme mise entre parenthĂšses de ces catĂ©gories avec l’auteur et la satisfaction qui en dĂ©coule. En mĂȘme temps, il nous Ă©pargne le chemin rationnel que nous aurions dĂ» parcourir pour aller d’une idĂ©e Ă  l’autre ou aux autres condensĂ©es dans un mĂȘme mot ou une mĂȘme se moque de lui-mĂȘme26La dĂ©marche transgressive du ready-made touche Ă  l’image de l’art ouvrant la voie Ă  un ensemble infini d’explorations oĂč la critique de la sociĂ©tĂ© est en mĂȘme temps remise en cause de l’artiste, de son propre courant artistique, de l’art en gĂ©nĂ©ral. 27Citons l’exemple trĂšs connu de P. Manzoni du courant de l’ arte povera », la boĂźte de conserve Merda d’artista, de 1961. Parodie de l’Ɠuvre d’art idĂ©alisĂ©e, avertissement que mĂȘme une Ɠuvre d’art est destinĂ©e Ă  sa finale consomption. Ici, la dĂ©sublimation de l’art va de pair avec la dĂ©sillusion de la croyance en sa pĂ©rennitĂ©. Deux reprĂ©sentations opposĂ©es fusionnent l’Ɠuvre et son auteur sont de la merde et ils ne se prennent pas pour de la merde ! L’excrĂ©ment fĂ©tiche qui se vend sur le marchĂ© de l’art retrouve son statut inconscient de matiĂšre d’échange, d’équivalence symbolique Ă  l’argent, voire Ă  l’or, puisque c’était le cours journalier du mĂ©tal fin qui a fixĂ© le prix des canettes de trente grammes ! La sexualitĂ© anale infantile est mise en scĂšne sans entraves. 28L’Ɠuvre consiste en mĂȘme temps en la boĂźte de conserve, avec une Ă©tiquette qui la nomme, et en l’idĂ©e de ce que cet objet reprĂ©sente. La boĂźte perd sa valeur une fois ouverte, tout comme la boĂźte mystĂšre » de Ben. L’artiste B. Bazile qui le fait en 1989 y trouve une autre boĂźte. 29Cloaca de W. Delvoye en 2000 un engin qui reproduit le systĂšme digestif humain. Un ensemble de tuyaux transparents d’allure trĂšs hygiĂ©nique qui, correctement alimentĂ©, produit six heures plus tard des Ă©trons qui sont mis en vente sous cloche. Plusieurs chefs de la gastronomie française se prĂȘtent au jeu et prĂ©parent des plats pour la machine. L’humanisation de la machine montre son revers la mĂ©canisation de l’humain moderne. Instrument Ă  transformer la nourriture en excrĂ©ment, cette sculpture est une vanitas » de la sociĂ©tĂ© de consommation un mĂ©canisme digestif gĂ©ant, complexe, irrĂ©prochablement propre qui ingurgite des quantitĂ©s de nourriture pour ne produire, in fine, que des dĂ©chets commercialisĂ©s. Condensation de deux images de l’homme contemporain la machine et l’animal dans sa forme la moins Ă©voluĂ©e, telle un gastĂ©ropode ! Mais l’art aussi devient, Ă  l’image de l’homme, un immense mĂ©canisme qui produit des excrĂ©ments Ă  se moque des idoles humour cynique30L’art, aujourd’hui, s’est donnĂ© comme l’une des tĂąches la dĂ©nonciation des valeurs de la sociĂ©tĂ©, de ses institutions jusqu’à celles de l’art mĂȘme. 31L’art se moque, dĂ©masque, dĂ©tourne des valeurs qu’il a pourtant officiellement dĂ©passĂ©es. Comme une dĂ©nĂ©gation, il nie l’adhĂ©sion Ă  des codes pourtant reprĂ©sentĂ©s, montrant d’une part son attachement ambivalent Ă  ceux-ci. De lĂ , son besoin de lĂ©gitimation du public, sa recherche de complices rĂ©confortant sa position. L’humour sert alors cette connivence. Il s’agit d’humour tendancieux, car l’on aperçoit la percĂ©e des pulsions partielles dans ce que les Ɠuvres donnent Ă  voir. 32D’Arsen Salvadov, une photographie couleur Donbass-Chocolat, 1997. DerriĂšre une porte ouverte qui sert de cadre, des mineurs semblent poser pour un ballet. Ils sont nus ou en tutus blancs, sales de suie charbonneuse, au regard sĂ©vĂšre et dans des postures fatiguĂ©es par le labeur. C’est une citation des clichĂ©s qui hantent le peuple russe le ballet classique et la force ouvriĂšre. Le premier fĂ©minin, lĂ©ger, Ă©thĂ©rĂ©. La seconde masculine, puissante, musclĂ©e. Une image de l’art russe, dĂ©suĂšte, candide, contrastant avec une rĂ©alitĂ© du travail dure et humiliante. La satisfaction sado-anale de salir, rabaisser un tel idĂ©al artistique et de sociĂ©tĂ©, pour en dĂ©masquer l’hypocrisie. 33À notre Ă©poque qui se dĂ©tache des prĂ©ceptes catholiques, l’humour dans l’art charnel d’Orlan parodie sainte ThĂ©rĂšse du Bernin, les mots de l’Évangile. Il dĂ©nonce aussi la commercialisation de l’art, sous forme de prostitution. 34Beaucoup d’Ɠuvres adoptent une forme humoristique pour dĂ©nigrer la sociĂ©tĂ© commerciale actuelle avec ses corollaires de gaspillage, mauvaise rĂ©partition des richesses et de soucis Ă©cologiques. 35Nus de RĂ©my Le Guilerm, 1994. Devant un mur qui porte la reproduction de La Chute de l’homme et l’expulsion du jardin d’Eden de Michelangelo Buonarroti, un couple aussi nu qu’Adam et Eve pousse un caddie regorgeant de pommes rouges. Ils ont l’air effrayĂ©s, comme s’ils avaient peur d’ĂȘtre surpris ou craignaient une catastrophe. La citation du tableau classique Ă©voque le thĂšme judĂ©o-chrĂ©tien de la faute originelle. Mais le caddie plein Ă  ras bord de pommes au premier plan contraste avec la pomme » unique, Ă  valeur hautement symbolique, qu’Eve propose Ă  Adam. En un seul regard, l’exagĂ©ration nous apparaĂźt grotesque, Ă  la mesure de la commercialisation, de la convoitise des humains d’aujourd’hui. Mais, derriĂšre le contexte actuel, nous sommes renvoyĂ©s au thĂšme plus universel de l’aviditĂ© orale archaĂŻque du bĂ©bĂ© jamais rassasiĂ© qui guette en nous. L’envie du bon sein gĂ©nĂ©reux de la mĂšre-terre nous pousse Ă  dĂ©sirer le vider de tout son lait. D’oĂč la crainte d’une rĂ©torsion et l’angoisse d’ĂȘtre dĂ©truit ou rejetĂ© par elle. 36Le land art opĂšre dans sa dĂ©marche un renversement humoristique le paysage n’entre plus dans le tableau, il devient lui-mĂȘme tableau », Ɠuvre. 37Un exemple qui ne passe pas inaperçu est celui des empaquetages de monuments de Christo. Paradoxe visuel dans le paysage urbain le monument est cachĂ©-montrĂ©, effacĂ©-soulignĂ©, illustrant la rĂ©gression Ă  la reprĂ©sentation de choses oĂč le principe de contradiction est inopĂ©rant. 38Tandis que, d’habitude, le monument passait inaperçu, son emballage attire le regard, le rendant soudainement plus dĂ©sirable, comme un cadeau qui invite Ă  le dĂ©couvrir, comme le corps de l’amant qui invite Ă  le dĂ©shabiller. C’est aussi un rappel que mĂȘme le monument, malgrĂ© sa charge d’art et d’histoire, n’est qu’une marchandise emballĂ©e, prĂȘte Ă  ĂȘtre consommĂ©e. Du coup, l’humour touche aussi l’image de l’art et de l’artiste qui cache, emballe les monuments dĂ©jĂ  faits, au lieu de les conceptuel pousse la question ouverte par le ready-made jusqu’à ses extrĂȘmes consĂ©quences l’art consiste en l’idĂ©e, vĂ©hiculĂ©e par le discours. Les Ɠuvres finissent par ressembler, Ă  s’y mĂ©prendre, Ă  des mots d’esprit, quelques-uns devenus cĂ©lĂšbres comme des proverbes. En France, les exemples les plus connus sont ceux de la sĂ©rie de tableaux » de Ben Vautier oĂč la figuration du mot tableau » le reprĂ©sente comme un tableau noir d’école sur lequel apparaissent des parodies de maximes dans une Ă©criture cursive blanche comme Ă  la craie. L’humour joue ici sur le double sens du mot dont l’un est donnĂ© Ă  voir par la figuration, comme dans un rĂȘve. Mais l’humour, dans chacun de ses tableaux », rĂ©side dans une multiplicitĂ© de sens. Citons, par exemple, on est tous ego ». Ici, l’écriture est dĂ©viĂ©e de son orthographe attendue, laissant apparaĂźtre une autre pensĂ©e sous-jacente Ă  on est tous Ă©gaux ». À la lecture, un seul mot recouvre deux idĂ©es diffĂ©rentes, mais qui se renvoient l’une l’autre c’est l’égocentrisme de chacun qui nous rend tous pareils. L’apparence est celle d’un lapsus calami involontaire d’un enfant qui ignorerait l’orthographe. Mais l’esprit naĂŻf rĂ©vĂšle une vĂ©ritĂ©. Ce mot d’esprit faussement inoffensif, selon la catĂ©gorie freudienne, dĂ©shabille, en rĂ©alitĂ©, comme le mot Ă  tendance sexuelle et, comme le mot Ă  tendance hostile, il attaque, dĂ©voilant ainsi l’intĂ©rĂȘt narcissique qui hante et contredit le principe Ă©galitaire, fondement de notre sociĂ©tĂ© dite dĂ©mocratique ».L’art se moque de la mort l’humour noir39Dans le type d’humour dit noir », le moi lutte contre l’angoisse de castration, dont l’extrĂȘme est bien l’angoisse de mort. Le macabre est rabaissĂ©, ridiculisĂ© au profit du narcissisme. 40Du courant Panique » de Pan, dieu de l’amour, de l’humour et de la confusion, Abel Ogier sculpte l’ Homme bĂ©quille » un homme cul de jatte, nu, se servant de bĂ©quilles qui sont en fait ses jambes. 41Comme une image de rĂȘve, l’humour ici joue sur la condensation bĂ©quilles et jambes il est handicapĂ©, mais il a ses jambes Ă  la place des bĂ©quilles
. L’impression visuelle, d’abord effrayante, laisse vite la place Ă  l’idĂ©e que le handicap est d’une autre nature, que la difficultĂ© Ă  maintenir la station dĂ©bout et Ă  marcher est celle de l’artiste en tant que homo erectus » d’assumer sa position existentielle qui lui permettrait un regard vers l’horizon et une avancĂ©e vers l’ noir s’exprime dans le body art, ce qui ne surprend pas puisque cette forme artistique qui fait du corps son Ɠuvre et son mĂ©dium porte de façon exacerbĂ©e la question de la finitude corporelle comme limite. Ainsi M. Journiac propose un Contrat pour un corps en 1972 une transformation post mortem de son squelette en Ɠuvre d’art Vous pariez pour la peinture, votre squelette est laquĂ© blanc. Vous pariez pour l’objet, votre squelette est revĂȘtu de vos vĂȘtements. Vous pariez pour le fait sociologique, l’étalon-or, votre squelette est laquĂ© or. » Les deux conditions du contrat mourir et lui cĂ©der son corps Ardenne, 2001. L’artiste transforme votre dĂ©pouille en Ɠuvre impĂ©rissable. C’est faire un pied de nez Ă  la mort, se consoler avec l’idĂ©e d’une certaine forme de pĂ©rennitĂ© se moque de sa capacitĂ© de crĂ©er l’humour sceptique42À notre Ă©poque dite postmoderne », l’humour devient souvent sceptique. Certains courants en Ă©taient les prĂ©curseurs, par exemple le pop art, mais mĂȘme sous une forme prosaĂŻque d’images publicitaires, d’objets de consommation les plus vulgaires et communs, l’art avait encore son mot Ă  dire. 43Or, l’on voit aujourd’hui apparaĂźtre des formes d’art qui semblent crier le dĂ©sespoir de l’ancien proverbe Nihil novi sub sole. 44L’attitude d’autodĂ©rision devient franchement autodĂ©prĂ©ciative avec Sherrie Levine, simulationniste des annĂ©es quatre-vingt, qui reflĂšte la perte de foi dans l’art comme moyen de changement de la sociĂ©tĂ©. Sa dĂ©marche radicale consiste Ă  signer des reproductions de tableaux d’auteurs connus. Sa signature s’accompagne de celle du maĂźtre, par exemple S. Levine after Morandi », oĂč after » peut se traduire par d’aprĂšs » et-ou aprĂšs ». C’est une forme d’humour dĂ©sespĂ©rĂ© qui exprime un sentiment d’impasse de l’art et du monde postmoderne, un sursaut du moi qui cherche malgrĂ© son accablement Ă  reprĂ©senter l’affect mĂ©lancolique qui ne laisse pas de place Ă  l’espoir, au futur. Il n’y aurait plus de crĂ©ation possible, que de la recrĂ©ation. La rĂ©fĂ©rence aux maĂźtres ne laisse plus d’espace au sujet l’idĂ©al du moi Ă©crase le narcissisme. 45L’humour tire gĂ©nĂ©ralement profit d’une souffrance, comme le masochisme Ă  cette diffĂ©rence prĂšs qu’il la dĂ©joue sans l’ignorer, il ne l’érotise pas. Mais l’humour sceptique dans l’art postmoderne laisse trop passer l’impuissance, le dĂ©sespoir, il arrive mal Ă  les contredire. La sidĂ©ration de l’effet de surprise risque de se figer au lieu de se dĂ©tendre en un sourire de et art s’expriment dans l’espace de l’illusion, espace de libertĂ© nĂ©cessaire Ă  l’équilibre psychique de l’individu comme Ă  celui de la sociĂ©tĂ©. En cela, ils aident Ă  soulager la tension entre les deux pĂŽles de l’existence la rĂ©alitĂ© interne et la rĂ©alitĂ© externe. 47L’humour offre une solution contre des affects qui pourraient menacer l’intĂ©gritĂ© du moi. Il s’agit donc d’un enjeu narcissique. Il n’est pas surprenant que l’humour apparaisse dans l’art Ă  notre Ă©poque si hantĂ©e par les menaces narcissiques dont elle cherche, par tous les moyens, Ă  se dĂ©fendre. 48L’humour dans l’art contemporain dĂ©fie l’angoisse d’anĂ©antissement, les valeurs de la sociĂ©tĂ© et ses propres idĂ©aux, jusqu’à s’attaquer – ce qui est plus rĂ©cent – aux fondements mĂȘmes de son existence. 49Mais l’humour possĂšde la capacitĂ© de se reprendre pour sortir de l’impasse tout peut ĂȘtre relativisĂ©, rĂ©cupĂ©rĂ© et mis en perspective symbolique. Comme ce tableau de Ben qui nous servira de conclusion Cela ne sert Ă  rien de vous stresser, respirez, souriez, laissez-vous aller, tout est art. »

l art sert il a quelque chose